Lauréat.e.s de l'appel à documentaire de création sonore pour les auteur.rice.s de Nouvelle-Aquitaine

Lauréat.e.s de l’appel à documentaire de création sonore pour les auteur.rice.s de Nouvelle-Aquitaine

Durant les Plages d’écoute radiophonique du festival Les rencontres du réel #11 édition estivale (23, 24 et 25 juin) et édition automnale (10, 11 et 12 novembre) nous avons pu écouter les oeuvres des lauréat.e.s de l’appel à documentaires de création sonores lancé en mars 2023 par L’oeil lucide. Les auteurs ont tous été présents lors des écoutes et ont pu échanger avec le public.

Juliette Rey Rebours a remporté une place en MICRO-résidence à L’oeil lucide et une bourse de 1000€ afin de poursuivre son travail sur un projet déjà existant.

Le comité de sélection était composé d’Anne-Claire Lainé du festival Longueurs d’ondes – Brest, de Bérangère Cérézales et Marion Leyrahoux de NAAIS, de Batiste Combret et Jenny Saastamoinen de L’oeil lucide.

Le sang de Ginette

de Sonia Cabrita, 2021, 38 min

Ginette, ma grand-mère, chasse depuis toujours. Si c’était un documentaire, ce serait son portrait. Si c’était un western, elle serait le shérif dans son ranch et moi, un cavalier solitaire. Son habileté à manier les armes, à pister les bêtes, la dextérité avec laquelle elle tue, piège, découpe m’a donné envie de passer mon permis de chasser. Moi qui lors de parties de chasse ai plutôt tendance à m’identifier à Bambi, j’espère réussir à changer de camps.

Cache-cache en plein soleil

de Coline Guérin, 2021, 21 min

Mon amie Marianne a été violée lorsque nous avions 18 ans. C’est mon tour à 25. Nous faisons entrer les micros dans notre quotidien. On rit, on pleure et on essaie de faire des pauses dans la douleur. C’est un cache-cache en plein soleil, on ne peut pas (s’)échapper. Nous décidons de me venger.

Marlnouk Anen, La plus grande résonance possible

de Juliette Rey Rebours, 2022, 17 min 20

L’observation de l’amitié entre deux jeunes femmes rencontrées lors d’une année où j’étais surveillante d’internat, Marlen et Anouk. Leur relation m’a tout de suite frappée et ramenée des années en arrière, au lycée, lorsque l’amitié a une place prépondérante dans la vie quotidienne. Les amies représentaient le partage, l’exploration et la confiance. La relation entre Marlen et Anouk ; une relation qui paraît complète, dans laquelle on se comprend car on se ressemble, m’a renvoyée vers ces années mais aussi apporté un regard nouveau sur ce qui pouvait être une amitié féminine. Une relation dénuée de pudeur et de mensonges qui est peut-être cet “espace d’une sonorité totale” dont parle Roland Barthes dans Fragment d’un discours amoureux.

Ce bruit dans l'oreille

de Céline Lemoine, 2021, 18 min 14

“C’est l’histoire de sons parasites – des sifflements, des chuintements, des craquements – qui empêchent au silence d’exister. Ce sont ce que l’on appelle des acouphènes. Je vis avec ces sons imaginaires et subjectifs en continu dans les oreilles depuis un an et demi, et je me demande comment les autres se débrouillent avec ça.”

Un pays qu'on connaît à peine

de Roméo Lefèvre, 2021, 26 min 56

Manon, 82 ans, souffre de troubles de la mémoire. Progressivement, la famille s’est réorganisée autour d’elle : son mari s’occupe de tout et leurs deux filles d’aider comme elles peuvent. En quelques années, l’état de santé de Manon s’est dégradé et pourtant, jamais en famille, on ne prononce un mot. Alzheimer.

Enfermé.es nulle part

Antoine Bougeard & Nausicaa Preiss, 2023, 54 min

« Est-ce que vous comprenez où vous êtes ?
– Pas vraiment. Je ne suis pas en état d’arrestation, mais je ne peux pas sortir d’ici. »
Nous ne sommes pas en France. Nous sommes aux frontières, en zone d’attente. La zone d’attente, c’est une idée administrative. Il y a des voix téléphoniques qui surgissent d’espaces clos difficilement localisables, et des bénévoles qui tentent de décrypter la situation des personnes enfermées, pour leur venir en aide et témoigner. Et entre les deux, la police aux frontières, des haut-parleurs et des avions qui décollent. Enfermé.es nulle part, c’est un documentaire immersif, une traversée vers ces lieux d’enfermement qui ne semblent exister aux yeux de personne, mais où, pourtant, l’inconcevable règne.

Il faut être fou

Estelle Coquin, 2022, 30 min

En 1940, Aristides de Sousa Mendes était consul du Portugal à Bordeaux. En juin, il va délivrer près de 30 000 visas interdits par son gouvernement, sauvant ainsi des dizaines de milliers de réfugiés / LN Le Cheviller est artiste. Pendant 3 ans, en hommage au consul et à son action, elle va tenter de rassembler 30 000 cailloux qu’elle dessinera quotidiennement ou fera dessiner lors d’ateliers participatifs / Depuis 34 Manuel Dias tente de faire vivre la mémoire de cet homme courageux qui mourut dans la misère, oublié de tous… Faudrait-il donc être fou pour s’engager, défendre les valeurs auxquelles on tient, vouloir les partager ? Un documentaire de création sur l’action du consul Aristides de Sousa Mendes à travers les regards croisés d’une artiste et d’un militant mêlant témoignages, interviews, sons
d’archives, lectures, et création sonore.